Après plusieurs semaines à sec, le voilier a enfin pu reprendre la mer mercredi. MIDI LIBRE – MICHEL DESNOS.

Bâti aux États-Unis en 1913, ce bateau en bois a passé un mois et demi en cale sèche.

Avec sa ligne élancée, sa coque rouge et son pont en bois, Chips n’est pas passé inaperçu durant son séjour au Grau d’Agde.

C’est à l’expérimentée équipe du chantier naval Allemand que Max et Anthony, les deux marins chargés de veiller sur ce voilier américain de 1913 construit à Chicago, ont confié leur “joujou”. Ou plutôt celui de leur patron, un Français qui préfère conserver l’anonymat, mais dont l’épaisseur du portefeuille est proportionnelle aux moyens qu’il faut engager chaque année pour entretenir le navire, soit près de 150 000 € au bas mot.

Un voilier de course qui régate en Méditerranée et sur l’Atlantique

Mercredi après-midi, les promeneurs ont pu profiter de la remise à l’eau du voilier. Une opération maintes fois réalisée par Henri Allemand, même si avec les bateaux historiques, on prend forcément plus de précautions. Ils ont également pu admirer le magnifique mât d’une vingtaine de mètres, réalisé dans un pin du nord de l’Alaska, à la fibre particulièrement resserrée. Les plus observateurs auront pu dénicher un dollar américain de 1913 encastré dans le bois, afin de porter bonheur au bateau, ce qui semble avoir été le cas vu l’âge très respectable de celui-ci.

Une pièce de monnaie pour la bonne fortune.

Pour la famille Allemand, c’est évidemment une fierté d’avoir pu opérer sur un tel modèle. « Mon père aurait adoré voir ça », pense Roseline, l’une de ses filles. Jean, qui a fondé l’entreprise en 1947 – plus d’un millier de navires sont sortis du chantier en 75 ans –, dont le souvenir reste omniprésent le long de ce quai du Grau d’Agde. « Max et Anthony sont venus ici grâce au bouche-àoreille, poursuit-elle. Et c’est vrai que des modèles comme ça, on n’en voit pas tous les jours. »

Un bateau exigeant avec les marins.

En milieu d’après-midi, à nouveau assemblé, Chips a pu partir se dégourdir les voiles en mer, son véritable élément. Une reprise en douceur pour cette bête de course, qui régate de Saint-Tropez à Cannes, de Monaco à l’Italie, puis la Sardaigne en été. Sans oublier les courses bretonnes, qui lui ont permis de se forger un joli palmarès, toujours avec Max et Anthony à la barre. Et quoi de mieux qu’une préparation hivernale à Agde pour repartir de plus belle sur les flots !

Auteur : OLIVIER RAYNAUD